
Rencontre avec Yannick Haenel
Le mercredi 16 novembre à 18h30
En partenariat avec l’Université de Lorraine
Pour Le Trésorier-payeur paru aux éditions Gallimard dans la collection L’Infini.
Les familiers de Yannick Haenel retrouveront dans Le Trésorier-payeur l’ambiance psychédélique de Cercle et de Tiens ferme ta couronne. Les autres découvriront avec étonnement, et bientôt jubilation, un univers où la raison côtoie la folie, le rêve la réalité, et où l’amour se vit dans la célébration, jamais épuisée, du corps de l’autre.
Le début, aussi incroyable que véridique, décrit une succursale de la Banque de France, à Béthune, transformée en centre d’art et offrant aux invités d’un vernissage une série d’installations autour de l’idée de « dépense ». La pensée de Georges Bataille, sur laquelle s’appuie l’exposition, ressuscite son fantôme en la personne d’un ancien directeur de la banque, homonyme de l’auteur de La Part maudite et de L’Histoire de l’œil. Et ce mystérieux souterrain par lequel la salle des coffres communiquerait avec la maison voisine ? C’est le tunnel par lequel l’écrivain nous entraîne à sa suite dans les chemins de son inspiration. Irrésistiblement nous nous prenons au jeu. La vie imaginaire de Georges Bataille banquier converge vers la vie réelle de Georges Bataille écrivain : le niveau de l’anecdote étant dépassé, nous voilà plongés dans l’expérience intérieure, celle du moi intime du personnage, et de son célèbre modèle. Tout en nous donnant à lire une histoire captivante, pleine d’énigmes et de souterrains, riche d’émotion mais aussi d’humour, ce roman nous initie au mystère de la littérature : le charme envoûtant de la langue, la puissance des scènes, la vérité des personnages nous ouvrent à une réalité insoupçonnée, comme cette porte qu’on pousse et qui nous mène dans un jardin paradisiaque, que de grands murs dérobent à la vue du passant. S’en échappe un papillon tacheté d’or et de noir. Ce texte, décapant quand il aborde, toujours de biais, les questions économiques et sociales, la production et la consommation, la pauvreté et la solidarité, sait aussi effleurer de son aile et laisser un souvenir durable, comme un parfum doux et tenace.
Yannick Haenel codirige la revue Ligne de risque avec François Meyronnis depuis 1997.
Il a publié plusieurs romans, dont Cercle en 2007 dans la collection «L’Infini » (éditions Gallimard),
Jan Karski en 2009, prix Interallié, Les Renards pâles en 2015 et en 2017, Tiens ferme ta couronne, lauréat du prix Médicis.
Également plusieurs essais, sur les tapisseries de La Dame à la licorne À mon seul désir ou sur le Caravage La solitude Caravage.
Enfin bien sûr ses chroniques pour Charlie Hebdo.