Finissage de l’exposition de Vincenza la Mendola
Ce samedi à 11h la Cour des grands accueillera le finissage de l’exposition de Vincenza la Mendola.
Venez découvrir son très beau travail !
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Ce samedi à 11h la Cour des grands accueillera le finissage de l’exposition de Vincenza la Mendola.
Venez découvrir son très beau travail !
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Ce vendredi à la librairie, rencontre à 18h30 avec Eric Vuillard, pour ses deux admirables récits Congo et La Bataille de l’Occident, en partenariat avec l’IRTS de Lorraine.
« La Bataille de l’Occident » est l’un des noms de nos exploits imaginaires. C’est un récit de la Grande Guerre, celle de 14-18, où nos différentes traditions de « maîtres du monde » manifestèrent ouvertement leur grande querelle. »
Eric Vuillard revisite à sa manière historique, politique et polémique, dans cet ouvrage, la Première Guerre Mondiale. Il poursuit avec Congo, son entreprise de relecture de l’Histoire, qu’il tutoie au plus près, à hauteur d’homme, mettant en scène les balbutiements de l’époque coloniale pour dénoncer les travers de notre modernité. Les deux récits publiés en 2012 chez Actes Sud ont reçu le prix Franz Hessel et seront les sujets de la rencontre.
Eric Vuillard est né en 1968 à Lyon et est l’auteur de quatre livres : Le Chasseur, Michalon 1999, Chez Leo Cheer, Bois vert, 2002, Tohu, 2005, Conquistadors, 2009. Il a réalisé deux films : L’homme qui marche en 2007 et Mateo Falcone en 2009.
Nous recevrons samedi 2 février à 11h Noura Djamer pour la première vitrine de lecteur de l’année. Venez découvrir ses nombreuses lectures, et ses choix passionnés.
Nos murs accueilleront également une très belle expo de photos d’Hervé Messina.
L’année 2012 a été pour la Cour des grands une riche année: un déménagement, une très belle rentrée littéraire, des rencontres inoubliables et des clients fidèles plus sympathiques et curieux que jamais! Après des tonnes de paquets cadeaux nous voici déjà en 2013. La fin du monde et du livre papier n’ayant pas eu lieu nous sommes très heureux de vous préparer une nouvelle année pleine de lectures (que nous vous souhaitons belles, nous y travaillons…), de rencontres et de plaisirs partagés à travers nos bibliothèques.
Nous vous invitons le samedi 12 janvier à 16h30 pour fêter cette nouvelle année en compagnie de Sophie Chérer et d’Aurélie que nous accueillerons pour parler du dernier livre de Sophie « La vraie couleur de la vanille ». Nous découvrirons à travers ce très beau roman leurs passions communes pour la littérature les jardins et la botanique.




La Cour des grands clôturera ses rencontres 2012 par un très bel après-midi avec les
Editions Métailié le samedi 17 novembre à 16h
Après les éditions José Corti et les éditions Zulma nous vous proposons une nouvelle rencontre avec un éditeur indépendant dont nous apprécions le travail et le catalogue. Anne-Marie Métailié et Pascal Dibie viendront nous présenter « Ethnologie de la porte ». Pascal Dibie nous avait déjà réjoui en 2000 avec son « Ethnologie de la chambre à coucher » et il viendra cette fois nous parler des portes, objet du quotidien mais également ouverture sur de nombreuses croyances et surtout vers un monde de pensées. Nous parlerons également de son travail au sein de la maison d’édition accompagnés par Anne-Marie Métailié dont la très belle voix nous plongera au coeur du métier d’éditeur.
Le vendredi 26 octobre à 18h la Cour des grands reçoit

Un de nos clients, grand lecteur, nous a envoyé un très beau texte sur le très beau livre de Claudie Hunzinger… Lisez :
La Survivance, le dernier roman de Claudie Hunzinger, c’est un peu comme la construction de l’hypothèse de l’échec : et si la vie ne s’était pas passée comme ça, et si on avait dû renoncer au rêve des jeunes années, et si … Quarante ans après, Claudie Hunzinger revisite son projet, l’épure, le gratte jusqu’à l’os. Ce n’est donc plus le récit enthousiaste de Bambois, celui du jeune couple épris de nature, fou de littérature et de beauté. Les héros de La Survivance, Sils (comme Sils-Maria) et Jenny (comme La Fiancée du Pirate), sont au bout du rouleau. Ils sont déjà à la marge, celle de la péri urbanité. Libraires de livres d’occasion dans un village du vignoble alsacien, ils survivent grâce aux touristes et aux bobos curieux de belles reliures et d’éditions princeps. La banque siffle la fin de partie, la vente en ligne de livres d’occasion a eu leur peau, d’autant plus qu’ils avaient poussé l’outrecuidance à ne pas s’associer. Claudie Hunzinger campe des personnages au bord du gouffre, mis à la porte de leur maison, sans emploi, ni ressources et plus tout jeunes. Elle les saisit là, à cet instant précis de leur existence, et leur fait vivre l’Odyssée qu’elle a elle-même vécue avec son mari il y a quarante ans, plus comme explorateurs cette fois, mais comme naufragés. Sils et Jenny n’ont plus rien, sinon leur ânesse, leur chienne, leurs cartons de livres et … une ruine de maison dans les Vosges à mille mètres d’altitude, La Survivance. C’est là qu’ils atterrissent.
Claudie Hunzinger, écrivaine de longue date mais romancière tardive nous offre avec La Survivance une méditation eckartienne sur le détachement dans ce temps présent, venant après Elles vivaient d’espoir (2010), son premier roman, enquête sans concession inspirée des amours de jeunesse de sa mère. L’auteur nous est connue pour un livre culte Bambois, la vie verte publié en 1973, récit d’une expérience de vie dans la nature, singulière, précieuse, influencée par le souvenir des rencontres du Cantadour de Jean Giono. Entre temps, Claudie Hunzinger a fait œuvre de plasticienne, toute une trajectoire ponctuée d’expositions et d’écrits sur l’art. Elle s’inscrit d’emblée dans la lignée des auteurs qui captivent, je pense aux reportages d’Albert Londres et aux romans de Selma Lagerlöf. On ne lâche pas comme ça un livre de Claudie Hunzinger et longtemps après l’avoir fermé, les impressions persistent.
« Avanie sagement attendait son tour. Elle savait qu’il viendrait, même si depuis deux jours, nous chargions la voiture et repartions sans elle. On ne s’est pas creusé la tête pour savoir comment la transporter. Nous ferions le voyage à pied, le dimanche 1er mai. C’était possible. Il suffisait de suivre les plis du massif, pas même une nationale à traverser. J’ai étalé trois cartes IGN côte à côte et surligné en rose vif notre chemin. Le matin nous avons rendu les clés. Sils est parti en voiture. Et nous de notre côté, Avanie, Betty et moi. A peine en route, tout de la plaine m’apparut vite lointain, derrière moi. Fini, c’était fini. Quelque chose s’est mis en branle. L’inconnu, je crois. Dès le départ, il était tapi dans le chemin creux qui s’éloignait du village pour entrer dans la forêt, et il nous a accompagnées, nous a escortées de son énergie, de son mystère, de son désir. On a marché tout un jour de grand soleil, à l’ombre, le long d’un seul tunnel de verdure qui nous rendait invisibles aux yeux des humains comme au radar des satellites. Clandestins, discrets, on se glissait, on se faufilait. »
La Survivance est un texte qui entrecroise et cite Bambois. Mais c’est un Bambois fictionnel, avec de vraies fausses citations. La Survivance est un peu le roman de Bambois, si on veut bien considérer que Bambois était un récit encore optimiste des Trente Glorieuses in extremis et La Survivance, un roman de l’approfondissement de la crise qui laisse ses héros au bord du chemin. Pourtant les dits héros ne sont pas fatigués, ils vont faire encore mieux, encore plus fort que les petits jeunes de 1973. Plus haut, plus rude, plus démunis. Bambois ramenait ses couleurs des plantes et des lichens, La Survivance ira les chercher au plus profond, jusqu’au cœur des pierres.
Il y a de la dystopie dans La Survivance, l’incendie couve, l’Unterlinden prend feu, le retable d’Issenheim est détruit. On pense bien sûr à Fahrenheit. Sils est un homme retable comme d’autres ont été hommes livres. La plasticienne se souvient de ses Bibliothèques en cendre. Après la menace qui pèse sur les livres, ce sont les œuvres des Maîtres anciens qui disparaissent. La Survivance, cette ruine dans la montagne, devient îlot de résistance où un homme et une femme fomentent le retour des êtres humains. L’intrigue du roman serait née d’une étrange rencontre entre l’auteur et une librairie messine, adepte de vitrine de lecteur. C’est que Claudie Hunzinger cultive les hasards, les résonnances, les associations comme, nous l’explique-t-elle, Aby Warburg classait ses livres dans sa bibliothèque de rêve. Il y avait là Les Emigrants de W.G. Sebald, Une année à la campagne de Sue Hubbell, L’Etranger sur l’Aubrac de Nicole Lombard, Scène de la vie d’un faune d’Arno Schmidt, Selma Lagerlöf, etc. Le charme prégnant du texte nous vient de ses livres tirés des cartons, fragiles mais au combien efficaces, magie de philtres et de phylactères. Ceux qui ont entendu Claudie Hunzinger ne doutent pas de leur puissance d’évocation, mots, phrases, encre et papier.
Qu’on ne s’y trompe pas, le prisme de la néo ruralité ne convient pas à la lecture de La Survivance, ni l’écologie, ni l’alter mondialisme, ni même le Giono du Cantadour. Il n’y a sans doute pas de prisme, l’écriture et l’inspiration de Claudie Hunzinger se nourrissent de sa vie, de la littérature et de la familiarité avec les œuvres. La nature dont il est question est nettement dionysiaque. Le Grand Pan court sur le Donon et le Brézouard et il est cousin du dieu cornu Cernunnos. On ne sera pas surpris que Jenny rencontre les cerfs, les vrais aborigènes des grands bois. Elle y met la distance du sacré, pas de proximité excessive, pas de vaines et ridicules tentatives d’apprivoisement. Simplement, il s’agit de vivre avec les cerfs, comme les trappeurs avec les indiens, avant que ça dégénère. Les cerfs sont les mâles qui forment clan après séparation de la harde. Jenny les étudie, principalement leurs relations intra claniques, surtout celles des électrons libres, qu’elle appelle les réfractaires, qui vivent de leur côté. Et, au dessus de tous, le grand cerf solitaire, détaché de la compétition génésique, le grand célibataire.
La mélancolie, comment n’y pas songer au moment de conclure. Celle de Cranach au musée de l’Unterlinden à Colmar, interprétée dans le roman mais aussi celle qui pare le texte de ses couleurs automnales car c’est une mélancolie fastueuse, toute de rousseur et de teintes chaudes. L’hypothèse de l’échec a été menée à son terme, elle a permis le détachement des entraves du nevermore et du superflu, elle a surtout permis de réenchanter l’existence, celle de l’auteur et la nôtre.
En octobre vous ferez de très belles rencontres à la Cour des grands :
– Laurent Gaudé le samedi 13 octobre à 17h.
Il viendra nous parler de sa pièce « Caillasses » qui se joue à l’Opéra Théatre de Metz ainsi que de son dernier roman « Pour seul cortège » paru aux éditions Actes Sud.
– Thierry Hesse sera avec nous le vendredi 19 octobre à 18h
Pour une rencontre autour de son roman L’Inconscience sorti aux éditions de l’Olivier en septembre.
– Joël Egloff viendra clôturer les rencontres du mois d’octobre le vendredi 26 à 18h
À l’occasion de la sortie d’un très poétique recueil intitulé Libellules sorti en août chez Buchet-Chastel
Elles sont toutes obligatoires !

