» Chemins » ou le temps d’avoir le temps. Un temps allégé du quotidien. Le temps de poser le cœur, l’intelligence sur ce qu’est le monde, de regarder et d’aimer. Une palette impressionniste qui saisit ce qui est, à la fois, fugace et éternel. Le parcours d’une déracinée ou d’une mal-enracinée, comme chacun d’entre nous, à la recherche ou à la redécouverte de la carte IGN de son histoire.
Encore une quête; un chemin, à coup sûr, initiatique. Un retour sur le passé, d’une femme, vers les êtres aimés, notamment le père mais aussi un parcours géographique, un pèlerinage sans contrition, un pèlerinage qui traverse les lieux du temps passé, rendu inévitable par l’irruption d’un livre qui provoque le besoin irrépressible du père, un retour à la source. Un voyage doux, doux et délicat, au rythme lent mais marqué, sans heurt visible mais tissé de chocs amortis, élastiques, qui laisse une grande place à la nostalgie et à l’amour; une sorte de ralenti rapide qui étonne par sa densité, par l’ouverture exceptionnelle des sens de l’héroïne sur les formes de la nature, sur les êtres qu’elle prend le temps de regarder et d’aimer. Le goût brut de la vie; les choses et les gens pour ce qu’ils révèlent, sans plus. Une grande simplicité, un puits d’émotions qui donnent envie de revivre en tout sens, avec tous les sens mais surtout du plat des pieds et du bout des yeux, les reliefs, les chemins, les paysages, les quartiers, les rues du quotidien, parcourus autrefois des milliers de fois, devenus souvenirs imparfaits. Réalités, souvenirs qui se confondent et qui, confrontés, s’affrontent, victimes du temps, du temps collectif, du temps intime.
Un récit léger et lumineux; une héroïne qui, comme une aigrette de pissenlit, se laisse porter de lieu en lieu, par le vent des émotions. Une promenade de plusieurs jours dans un jardin français qui apaise et réjouit. Un voyage intérieur qui fusionne l’être et le monde.
