Première lecture de janvier…il est doux de commencer l’année avec une pareille merveille.



Devoirs de vacances terminés, tempêtes et déluge auront permis de commencer l’année de manière studieuse.


Pendant plus de 20 ans, photographe officiel de la Ville de Metz, Christian Legay a réalisé des ouvrages qui ont tous fait date. Metz, Rives et Rêves, Metz Grand Écran, Metz ville d’architectures demeurent des must. Avec Metz, portrait d’une ville, Christian Legay a posé sur sa ville un regard nouveau sur son patrimoine, la vie, les gens, les lumières, les atmosphères. Un livre grand format avec des photographies d’un Legay nouveau qui conserve ce qui fait l’attrait de ses clichés depuis toujours : cette capacité à capter les instants, dans une subtile intimité avec sa ville, de produire des clichés inimitables, avec des lumières maîtrisées mais aussi des clins d’œil. Les textes de Francis Kochert vibrent à l’unisson avec chacun de ses clichés. Journaliste, essayiste, lui-même photographe et auteur d’ouvrages sur sa Metz, il connaît sa ville dans tous ses aspects et sait trouver les mots essentiels, concis et ciselés à la manière d’un parolier. De chapitre en chapitre, photographe et auteur composent une promenade subjuguante dans un livre conçu comme le portrait d’une ville, avec des images en lesquelles nous nous reconnaissons pour mieux les partager avec ceux qui aiment et ceux qui découvrent notre ville.




Sophie est professeur d’université à Caen et spécialiste de la Comtesse de Ségur, Paul de Freneuse laisse trainer une thèse sur les films disparus. Lorsque leurs recherches sur « Les petites filles modèles » premier film d’Eric Rohmer se télescopent à l’IMEC dans l’Abbaye d’Ardenne, commence pour le lecteur la plus passionante et la plus drôle des enquêtes littéraires. Un voyage entre fiction et réalité, documenté et délicieux.
Julie Wolkenstein enseigne la littérature comparée à l’Université de Caen. Les Vacances est son huitième roman.

Ils se nomment Bourgeois et leur patronyme est aussi un mode de vie. Ils sont huit frères et deux soeurs, nés à Paris entre 1920 et 1940. Ils grandissent dans la trace de la Grande Guerre et les prémices de la seconde. Aux places favorites de la société bourgeoise – l’armée, la marine, la médecine, le barreau, les affaires –, ils sont partie prenante des événements historiques et des évolutions sociales. De la décolonisation à l’après-Mai 68, leurs existences embrassent toute une époque. La marche du monde ne décourage jamais leur déploiement.
De Jules l’aîné à Marie la dernière, l’apparition et la disparition des personnages, leurs aspirations et leurs engagements rythment la formidable horlogerie de ce roman très différent d’une simple saga familiale. Car c’est ici le siècle qui se trouve reconstruit par brèves séquences discontinues, telle une vaste mosaïque où progressivement se détachent les portraits des dix membres de la fratrie – et un peu leurs aïeux, et déjà leurs enfants.
Sur cette vertigineuse ronde du temps, Alice Ferney pose un regard de romancière et d’historienne. À hauteur de contemporain elle refait la traversée. Allant sans cesse du singulier au collectif, du destin individuel à l’épopée nationale, elle donne à voir l’Histoire en train de se faire, les erreurs, les silences coupables, les choix erronés qu’explique la confusion du présent. Ample et captivant, Les Bourgeois s’avère ainsi une redoutable analyse de nos racines : un livre qui passe tout un siècle français au tamis du roman familial.

En février 1974, Patricia Hearst, petite-fille du célèbre magnat de la presse William Randolph Hearst, est enlevée contre rançon par un groupuscule révolutionnaire dont elle ne tarde pas à épouser la cause, à la stupéfaction générale de l’establishment qui s’empresse de conclure au lavage de cerveau.
Professeure invitée pour un an dans une petite ville des Landes, l’Américaine Gene Neveva se voit chargée de rédiger un rapport pour l’avocat de Patricia Hearst, dont le procès doit bientôt s’ouvrir à San Francisco. Un volumineux dossier sur l’affaire a été confié à Gene. Pour le dépouiller, elle s’assure la collaboration d’une étudiante, la timide Violaine, qui a exactement le même âge que l’accusée et pressent que Patricia n’est pas vraiment la victime manipulée que décrivent ses avocats…
Avec ce roman incandescent sur la rencontre décisive de trois femmes “kidnappées” par la résonance d’un événement mémorable, Lola Lafon s’empare d’une icône paradoxale de la “story” américaine pour tenter de saisir ce point de chavirement où l’on tourne le dos à ses origines. Servi par une écriture incisive, Mercy, Mary, Patty s’attache à l’instant du choix radical et aux procès au parfum d’exorcisme qu’on fait subir à celles qui désertent la route pour la rocaille.