Le programme de mars s’affiche en vitrine !



Cette année, le prix Mémorable des librairies indépendantes du réseau Initiales est décerné au roman de la japonaise Masako Togawa, Le Passe-partout , paru aux Éditions Denoël dans la collection Sueurs froides.
Chaque année ce prix salue la capacité d’une maison d’édition à sortir de l’ombre un livre, une œuvre, jusqu’alors oubliée ou non encore disponible. C’est grâce à la traduction de Sophie Refle que nous pouvons désormais nous régaler de ce roman culte au Japon.
Masako Togawa (戸川 昌子) est un mythe dans son pays.
Née à Tokyo en 1931, elle fut toute à la fois écrivaine, actrice de films noirs, chanteuse de music-hall et propriétaire du fameux cabaret Aoi Heya ( « La Chambre bleue »). Proche d’écrivains comme Mishima, Oshima, Nosaka Akiyuki ou Kawabata comme du chanteur et meneur de revue travesti Miwa Akihiro – son alter ego – elle restera, jusqu’à sa disparition à l’âge de 85 ans, une des fées électriques des nuits tokyoïtes, adoubée à la fois par le milieu des arts du spectacle et par l’avant-garde culturelle.
Le Passe-partout remporta à sa sortie, en 1962, le prix Edogawa Rampo. Ayant perdu son père et son frère lors de la seconde guerre mondiale, Masako Togawa se voit contrainte de loger avec sa mère dans un appartement social réservé aux femmes. C’est ce monde en soi, pensé comme un vase clos. Une atmosphère de secret, jalousie et mélancolie qui l’inspire pour construire son récit à la façon d’un origami.

Jeudi 25 janvier à 18h30
Rencontre avec Tim Dup pour son premier roman Je suis fait de leur absence paruaux éditions Stock
Pour son premier roman sur fond de tragédie familiale, Tim Dup nous propose un texte écrit à la première personne, dans la peau de Pierre, un jeune homme dont la construction vers le couple et la paternité est fragilisée par un héritage indélébile. Dans un décor Normand au fil d’aller-retours chronologiques, les aspirations tendres du narrateur sont rattrapées par l’absence pesante d’une mère et la transmission douloureuse de la violence paternelle.
Tim Dup s’amuse d’un lecteur avide de comprendre, et ponctue son récit de descriptions poétiques sublimant la banalité, de portraits teintés d’humour, et d’un érotisme parsemé et cru. Le tout est égayé par une surprenante sélection musicale.
Né en 1994, Tim Dup est un artiste – auteur, chanteur, compositeur, musicien – et maintenant écrivain ayant grandi dans les Yvelines. Son 4ème et dernier album Les Immortelles est sorti en janvier 2023. Engagé, entre autres, contre les violences faites aux femmes, Tim Dup accompagne l’association Women Safe & Children.

Vendredi 19 janvier à 18h30 à la librairie !
Soirée en partenariat avec le NEST autour du spectacle de Lucie Berelowitsch Les Géants de la montagne qui sera donné les 25 et 26 janvier prochains.
Les artistes Aude-Laurence Biver et Nolwenn Peterschmitt seront parmi nous pour une mise en voix d’un texte de Natalka Vorojbyt : « Mauvaises routes », paru aux éditions L’Espace d’un instant et traduit de l’ukrainien par Iryna Dmytrychyn. Ce texte qui a pour thème l’invasion de la Crimée, résonne avec la montée du fascisme abordée dans Les Géants de la montagne et avec la présence dans le spectacle du collectif de musiciennes et comédiennes ukrainiennes les Dakhs Daughters.
Mauvaises routes a été écrit en 2016 après l’invasion du Donbass et fait écho au conflit qui a repris en février 2022. Dans les recoins les plus reculés de l’Ukraine, une guerre fait rage. Une journaliste fait un voyage d’études sur la ligne de front. Des adolescentes attendent les soldats sur un banc. Une femme médecin pleure son amant tué en opération. Six fragments à propos des relations tendues et complexes entre les hommes et les femmes qui ont été jetés ensemble sur les routes défoncées du Donbass.
A l’issue de la lecture, un tirage au sort sera organisé pour gagner deux places pour Les Géants de la montagne (date au choix : 25 ou 26 janvier 2024).

En librairie… jamais de répit !
Tout arrive en même temps et se mélange. La nouvelle année, une nouvelle rentrée d’hiver. Les piles de nouveautés côtoient nos coups de cœur le tout avec une pointe d’épuisement mais toujours la bonne humeur !
Nous vous souhaitons une magnifique année-rentrée 2024 !

Lundi 11 décembre à 18h30, soirée autour de la traduction à la librairie en partenariat avec l’Universite de Lorraine.
Nous recevons Marie Vrinat-Nikolov, traductrice et professeur des universités en langue et littérature bulgares.

En décembre les horaires changent !
La librairie sera ouverte en continu du mardi au samedi ainsi que les 4 premiers dimanches:
Nous serons également ouverts les lundis de 14h à 19h et le lundi 18 décembre de 10h à 19h.
Une surprise cette année… nocturne dans la rue le vendredi 15, la librairie sera ouverte jusqu’à 20h30 avec dégustation d’un punch de Noël !

La photographie en vitrine cette semaine car les livres restent le principal relais de la création photographique !
Vincent Munier – Gregory Crewdson – James Barnor – Saul Leiter – Lee Miller – Eric Bouvet – Kate Barry – Elliott Erwitt – Jean-François Spricigo – Anne Delrez – Patti Smith –

Vendredi 24 novembre à 18h30, rencontre avec Chowra Makaremi pour son essai « Femme ! Vie ! Liberté ! Échos d’un soulèvement révolutionnaire en Iran » paru aux éditions La Découverte.
Prix de l’essai France Culture – ARTE 2023
En partenariat avec le Forum IRTS de Lorraine.
Depuis septembre 2022 des femmes et des hommes, souvent jeunes, se sont engagés en Iran dans un travail de conquête politique et d’ouverture des possibles qui nous remue à un endroit précis : celui de la possibilité, toujours, du soulèvement. Voici la chronique à distance d’une révolte qui s’est installée dans la durée avec surprise, audace et incertitude. Ce long automne insurrectionnel convoque aussi d’autres séquences de l’histoire iranienne, se trouve éclairé par d’autres mouvements, d’autres mémoires de luttes et de violences. Une histoire longue du pouvoir et de la résistance, que Chowra Makaremi connaît par son passé familial, par ses recherches également, en tant qu’anthropologue attentive aux contre-archives et aux émotions collectives.
L’autrice donne aux événements une profondeur de champ qui permet d’en identifier les genèses multiples, et de saisir le basculement révolutionnaire irréfutable qu’ils représentent. Elle compose une archive à la lumière orange des feux de rue, devenus le symbole d’une révolte qui se vit comme une combustion de colère, une profanation, une contagion.
Chowra Makaremi est anthropologue et chercheure au CNRS. Elle a dirigé plusieurs ouvrages, dont » Entre accueil et rejet. Ce que les villes font aux migrants » (avec Véronique Bontemps et Sarah Mazouz, le passager clandestin, 2018). Elle est l’autrice du « Cahier d’Aziz. Au coeur de la révolution iranienne » (Gallimard, 2011). En 2019, elle a réalisé le film Hitch. Une histoire iranienne (Alter Ego, 78′).

Jeudi 23 novembre à 18h30, rencontre avec Elisa Shua Dusapin pour son roman « Le vieil incendie » paru aux éditions Zoé.
Elisa Shua Dusapin explore les méandres de l’amour entre deux sœurs, nombreux avec les années et la distance. Complices dans leur jeunesse, Agathe et Vera se retrouvent plus d’une décennie après leur dernier échange pour vider la maison de leur père. Agathe, l’aînée et narratrice, va redécouvrir pendant neufs jours cette petite sœur aphasique qu’elle a quitté 15 ans plus tôt lorsqu’elle est partie aux Etats-Unis.
L’atmosphère de pudeur et de silences est accentuée par le décor automnal de la forêt périgourdine où se trouve la demeure des deux jeunes femmes. « Le vieil incendie » relate dans un format très court mais très travaillé l’entièreté des liens complexes entre deux sœurs.
Pour ce 4e roman que l’on imagine assez personnel, l’autrice dose savamment le flot d’émotions et de souvenirs allant de la tendresse au ressentiment, de la symbiose à l’incompréhension.
Son premier roman, « Hiver à Sokcho » paru en 2016, a obtenu les prix Robert Walser, Alpha, Régine-Desforges, Révélation SGDL. En 2021, sa traduction anglaise reçoit le National Book Award.